mercredi, juin 22, 2005

Au viol!

Ils sont venus en catimini, n'étaient pas invités. N'ont pris que ce qui se revend bien chez le prêteur sur gages, Monsieur le pawnshopiste du coin, encore plus crasse qu'eux car lui n'a pas faim, ou soif, ou wathever. Que des babioles, en fait : un Playstation qui ne me faisait que perdre mon temps, des jeux, des disques. Plus, bien sûr, de ces souvenirs qu'aucune assurance ne saurait remplacer, et un portefeuille sans feuilles dont je devrai renouveler toutes les cartes pour une troisième fois en six mois. *Misère, pourquoi donc suis-je abonné à 12 clubs vidéos?* Pas assez en fait pour déranger la Madam (sic) de l'assurance – je suis trop honnête ou trop con pour grossir la réclamation –, non, vraiment, rien pour en faire un plat. Alors, dites-moi, pourquoi je sursaute au moindre bruit?
(Pour sûr, j'étais plus gros dans mes culottes quand il me restait encore quelques pornos à me mettre sous la main...)

Dans ce petit sac noir qui a servi a tansporter leur larcin, ils ont emmené ce qu'il ne pouvait contenir : mon sentiment de sécurité. Les petits-gagneurs, sans le savoir, m'ont volé gros.

Afin de me changer les idées après le départ des policiers, j'ai allumé la radio. Y'avait Jacques Michel, tout con, qui chantait Pas besoin de frapper pour entrer chez moi. Z'auraient dû me la voler, cette belle ironique. De toute façon, maintenant, elle ne fonctionne plus...

mardi, juin 14, 2005

Au boulot!

Texte paresseusement envoyé à Collectivo. Thème de la semaine : Mercredi après-midi à la taverne.


Mercredi est déjà bien entamé pour les Normaux mais, pour moi, le gros reste à faire. Je viens d’ouvrir la grille et de m’en griller une ; les fruits sont coupés, les bières montées, je suis fin prêt à accueillir les grandes gorges quand mon organe auditif intercepte le joyeux drelindrelinement de la boîte à paroles. Je me dis, tiens, le téléphone qui sonne : ce doit être quelqu’un. Sûrement un client qui aura égaré son dentier la veille ou un truc du genre. Je décroche le combiné en usant de cette intonation ténor-fumeur-de-Gitanes qui fait tant craquer les femmes.

« Taverne Soiffards à Paupières, bonjour.
– Allô, qui parle?
– C’est vous.
– Comment? Qui est à l’appareil?
– C’est nous.
– Ok, un farceur… Comprenez-moi bien, je veux dire : je suis où, là?
– Dans la cuisine, dans le salon? Comment pourrais-je savoir? »

Clic. On a raccroché. De nos jours, la politesse est une vertu qui se perd.
Deux pochtrons s’engouffrent dans l’antre. Sentent déjà la vinasse, mais bon, ce sont mes premiers clients, faudrait pas faire le bégueule. Ils seront bientôt plus de cent à se masser devant moi afin de m’admirer en s’humectant la luette. Y’en aura pas de faciles… Je me fais vieux. Faudra bientôt que je pense à accrocher mes patins. En attendant, j’accroche mon plus beau sourire, puis je m’en débouche une bien fraîche. Boutsitt! La soirée s’annonce, jeune et coquine…

Morale : au fait, pourquoi toujours des morales?

mardi, juin 07, 2005

...

Débâcle printanière
Tout éclate autour
Les couples de roc s’effritent
Érosion, fulgurance des acides
Grotesque pied de nez temporel
Victoire des pollutions
Du quotidien

Pourtant ils s’aiment

Les couteaux en rase-motte, émoussés
Écorchent le statu quo des consensus tièdes

La peur de la solitude
Recule devant la promesse
De nouvelles amours saisonnières
Mais le cœur n'y est pas

Mai chie un printemps mou