jeudi, février 10, 2005

La leçon de morale


Il égorgea la pute en déchargeant dans son con
Une semaine à la regarder pourrir
Oh oui jouir du spectacle
De sa chair lambeaux et miasmes
Effilochée au fil rasoir du temps

Entre deux cafés il pensait
Au projet suivant, à l'aventure :

Violer des nonnes, de vieilles nonnes
En défrîcheur des croutes célestes
Puis de son Zippo – main de Dieu –
Allumer l'essence pour le dernier ballet
Qui les rendrait à Satan

Elle me regardait comme si je venais de la demander en mariage, l'œil vitreux, un mince filet de bave pris entre ses lèvres pétrifiées

" – Qu'en pensez-vous, sœur Berthe ? Les images sont fortes, hein ?

– Fortes de votre folie, oui... Mais le rapport avec le cours de morale, monsieur Lagreff ? On pense vraiment à ces horreurs à 15 ans ? J'avais demandé un court poème sur vos projets de carrière et ce que vous pourriez faire de bien pour améliorer le monde.

– Ben là, voyez-vous, c'est que j'aimerais bien écrire des bouquins. Horreur, policier, fantastique, je ne sais pas encore... Divertir les gens, c'est un plus dans le monde, non ?
Tuer des personnages pour faire vivre des héros, c'est pas d'aller à la guerre, tout de même !
Enfin, c'est pas comme si j'avais parlé de débander dans l'anus d'un enfant mort... "

Au début, pas de réaction. Probablement l'émotion de voir que j'étais un bon petit gars, après tout.
Puis ses lèvres se sont crispées. Un rictus, oui, c'est ça ; j'étais fier de connaître le mot. Elle a penché sa tête vers l'avant, ses lunettes ont glissé de son nez, tout en restant suspendues grâce à la chaînette d'or à son cou. On aurait dit une balançoire à moineaux. Ça s'est passé vite, en fait : ses mains ont agrippé sa poitrine et elle s'est affaissée d'un coup. Une roche dans l'eau. Plouf : la vieille est morte à mes pieds.

C'était la première fois que mon écriture touchait quelqu'un.
J'étais content.

8 commentaires:

marie deschênes a dit...

tu les fais toutes tomber
;)

Anonyme a dit...

Je ne sais pas si tu as toujours le projet d'écrire sauf que je peux t'affirmer que le talent y est. La psychopatie évidente de ton personnage donne des frissons dans le dos. Vraiment. Je sais que je serai hantée par l'image tout au long de la journée.

Mathilde

Butterflies in my stomach a dit...

Un personnage? Moi qui pensais que c'était un fait vécu :-p

Coyote inquiet a dit...

Et toc ! Bravo.

Bertrand a dit...

Tu sais je connais un très bon "vétérinaire"... je te file son tel si tu veux...

Anonyme a dit...

Dans le mille! ;)

Anonyme a dit...

Excellente anecdote, j'ai bien ri. Ça termine bien la soirée! :)

Lagreff a dit...

Merci gang.
Remarquez : j'aurais pu choisir n'importe quelle autre chute, une qui n'aurait pas " commandé " la flatterie, mais bon, je suis la Madame Claude des putes assumées...
'Tention, faut pas trop flatter dans le sens du poêle, on peut se brûler.
;-)
P.S. Oui Pascale, y'a du vrai là-dedans : j'ai déjà suivi un cours de morale. Mais j'ai rien compris.

Bertrand : J'ai appelé ton " vet. ", mais il ne veut pas me prendre : mon cas est trop compliqué.