mercredi, février 09, 2005

Plateauzoaire Anonyme

Coming-out :
Oui, je suis bien mal parti dans la vie, je vous jure : natif de Brossard, je me suis exilé à Mourial, trop apeuré à l'idée de ressembler à mes parents ou à un ersatz moins drôle des protagonistes des Voisins, experts dans l'art typiquement banlieusard de ne rien dire en plusieurs mots. (Ouf, mes racines me rattrapent.) Mal m'en pris : j'ai atterri sur le Plateau. Savais pas moi que le quartier perdrait sa saveur populiste pour devenir populaire et donc critiqué et caricaturé, comme tout ce qui fait bon chic bon genre. Comprenez-moi, je ne réfute pas la caricature, elle est saine et justifiée. Je suis le premier à voir que le quartier a changé en 15 ans, que la frénésie d'y habiter depuis 5 ans est démesurée. De la folie, en fait, mais est-ce que ça fait de tous ses habitants des fous ? Faudra-t-il que je m'exile encore de peur de faire partie d'un troupeau. À en croire le courant, on serait tous des poules pas de tête picorant sur la Mont-Royal en se congratulant mutuellement de notre allégeance plateauzoïde.

C'est décidé, demain je déménage à Outremont.
Tant qu'à être pauvre chez les riches...

1 commentaire:

Catherine a dit...

On est toujours quelque part un membre bête d'un troupeau imbécile. Le regard de l'autre ne fait jamais trop dans la dentelle quand il tente de définir ceux qui lui font face. Et on se sent mal compris quand ça nous arrive et on fait la même chose à ceux qu'on le croise.

Et le problème c'est que de plus en plus, semble-t-il, on a tellement besoin du regard des autres pour être convaincus de notre valeur.