jeudi, janvier 20, 2005

Attention, je vous regarde...

Je suis de nature plus spectateur qu’acteur. Voyeur, même. C’est pourquoi j’aime me promener le soir, après le coucher du soleil, avant que les gens ne prennent conscience qu’ils exposent leur intimité au premier venu, avant que ne se referment les rideaux et volets anti-violeurs. Comme ça en passant, regarder dans les maisons, ne serait-ce que pour les idées de déco ou capter en un instant la vie des habitants de mon quartier. Je n’ai qu’une seule règle : ne pas arrêter, quelle que soit la scène croquée. Des flashs de vie, ni plus ni moins.
Flash : Une vieille dame flattant son chat ; pas si seule que ça, finalement. (Je vous vois venir, tordus, vous auriez mieux aimé la jeune fille flattant sa chatte, hein ?)
Flash : Un jeune couple qui prépare le souper en se donnant le bisou des grandes complicités – ceux-là je sais qu’ils auront des enfants.
Flash : Une femme le bras tendu et la bouche ouverte, une vitre qui m’épargne les cris, et en dehors du cadre : l’homme qui attend la fin de l’orage pour s’excuser, encore…
Flash : Gordon qui vroummmmm… ; je n’ai rien vu, il est passé trop vite.
Flash : La pisseuse qui n’a pas fermé la porte de la salle de bain et qui du même coup, se sentant épiée, tourne la tête et me fixe. Deux chevreuils pris dans les phares de la surprise.
Flash : Un boutonneux à l’ordi, l’écran trop tourné vers la fenêtre pour que je ne sache pas qu’effectivement, il est excellent ce site…
Flash : Vous avez compris le principe.

C’est comme ça qu’un soir, en faisant ma petite promenade de digestion Kraftdinnerienne, j’ai presque dérogé à ma règle. Elle n’a fait que passer d’une pièce à une autre, probablement pour aller se changer. Camisole et petites culottes, un corps à damner un saint. Je n’ai pas vraiment vu son visage – l’instantanéité ne propose pas le détail –, mais je sais qu’elle était belle.
Mon pas s’est ralenti, mon pied a hésité… revenir en arrière ? Pourquoi pas, une seule fois, aller sonner chez elle et lui dire bonnement : " Bonjour mademoiselle, je suis Lagreff, pour votre plaisir, et j’ai envie de faire l’amour avec vous. "
Dans un mauvais Bleu-Nuit (y en a-t-il des bons ?), elle aurait dit oui, je t’attendais, entre.

J’ai continué ma route, alors je ne saurai jamais. Mais le fantasme demeure et accompagne mon petit bonhomme de chemin.

La prochaine fois, je sonne ?

4 commentaires:

Catherine a dit...

Avant je vivais dans un demi sous-sol et les fenêtres de ma chambre donnaient sur la rue...
Il y en a un qui a fini par sonner...
Et il a remis ça quelques jours plus tard...
Je te le conseille pas, ce genre de film ressemble plus souvent à un (mauvais!) policier qu'à un (mauvais!) Bleu nuit.
Mais le fantasme, c'est tellement bon!

Patrick Dion a dit...

Si c'est son mec qui répond, moi j'te suggère plutôt de cogner ! ;-)

Lagreff a dit...

M-C : Je pense que c'est inhérent à mon genre, mais plus j'en ai et plus je suis dû.

Catherine : T'inquiète, les menottes ne font pas partie de mon imaginaire fantasmatique. " La prochaine fois je sonne ? ", un effet de chute, sans plus. Car le problème avec l'étiquette de prédateur sexuel, c'est que ça nous empêche de travailler. ;-)

Pat : Maudit qu'est bonne. :0)

Coyote inquiet a dit...

Qui ne risque rien n'a rien...

Beaux flashes.